Gapola ou le messager du Chef chez les Bè / Gapola oder der Nachrichtenüberbringer bei den Bè
Plus ou moins, le monde de la communication et de l´information a toujours permis aux êtres vivants de se rapprocher ou de s´éloigner les uns des autres.
De bouche à l´oreille jusqu´à l´invention de l´Internet en passant par les bas-reliefs, les hiéroglyphes, l´imprimerie, la radio, la photographie, les télé -graphe, -phone, -vision, -fax, la vidéo etc, les hommes ont à chaque fois su inventer et développer de nouvelles techniques pour transmettre, conserver ou fixer leurs idées à travers l´espace et le temps faisant dans certains cas, quelques victimes ...
Chez les Bè d´autrefois, la transmission des messages et des nouvelles était assurée par le "messager du chef" (= Gapola) à qui revenait la noble mission de diffuser des infos à travers les rues du village et dans les quartiers.
A l´aide d´un gong et d´une forte voix, "le messager du chef" (Gapola ; ga = fer, métal/ pola = joueur ) attirait en premier l´attention de tous en faisant résonner longtemps son gong (= Gakokoui ou Gatingo).
Les gens sortaient de chez eux, au son du gong, pour se rassembler autour du messager qui criait de toutes ses forces, après un jeu plus ou moins long de l´instrument :
- "Ago ooooooo !!! Togbiwo me do ago ooooo ! Me do ago ne djua"
(Ancêtres, votre attention s´il vous plait ! Au public je demande d´être attentif ! )
- " Amegawo nye me do ewli dé mia ta o, Fio (X) yé dom bé ma po ga né djukon la... "
(Messieurs, je ne voudrais pas vous engueuler, je suis juste un envoyé du chef (X) qui m´a chargé d´informer la population...)
Puis il disait vivement le contenu du message pour terminer enfin avec la formule : "élo ooo !" Un dernier coup très fort du gong "tingo !" signifiait la fin temporaire de sa prestation. Et le "Gapola" continuait son chemin s´arrêtant à chaque coin de rue pour répéter son scénario.
Le plus souvent c´était un message personnel du chef traditionnel, de la localité / chef du quartier ; ou alors un communiqué informant sur le programme des obsèques / funérailles d´une telle ou d´un tel défunt. Il s´agissait, des fois, aussi d´ une simple annonce, un avis de perte : par exemples, des parents inquiets à la recherche de leur enfant égaré ; un animal domestique disparu etc...
Ainsi l´aide potentielle de tout un chacun était vivement demandée pour la satisfaction de tous.
Aujourd´hui à Bè, comme partout ailleurs, les infos et les nouvelles circulent d´un téléphone portable "cellulaire" à un autre ; d´ un à d´autres iPads, de laptops à laptops...
Les nouvelles sont même disponibles et actualisées 24 heures/24 sur les sites des chaines de télé , des journaux, magazines, blogs, Twitter, Facebook etc...
Le "messager public du chef" avec son gong a ainsi perdu sa grande valeur et son importance, malheureusement. Le progrès constant dans le monde de l´information et de la communication a fait ainsi de lui un victime dans notre "belle" société moderne : élo oooo !
Tingo !
Gapola oder der Nachrichtenüberbringer bei den Bè !
Mehr oder weniger hat sich die Welt der Kommunikation und Information immer erlaubt, die Lebenwesen hin oder voneinander weg zu bewegen.
Von Mund zu Mund bis zur Erfindung des Internets durch die Reliefs, Hieroglyphen, Druckerei, Rundfunk, Fotografie, Telegraf, Telefon, Fernsehen, Fax , Video u.s.w. ist jedes Mal den Menschen gelungen, neue Techniken zu erfinden und zu entwickeln, um ihre Ideen durch Zeit und Raum zu übertragen, zu fixieren oder zu speichern. Manchmal fallen dabei auch einige Opfer ...
Bei den Bé wurden die Nachrichten und Neuigkeiten früher von der "Bote des Häuptlings" (= Gapola) verbreitet, die die noble Mission hatte, Informationen durch die Straßen des Dorfes und Nachbarschaften zu verkünden.
Mit Hilfe eines Gongs und mit lauter Stimme lenkte die " Bote des Häuptlings" (Gapola, ga = Eisen, Metall / pola = Spieler) zunächst auf sich die Aufmerksamkeit von allen durch seine klingende Gong (= Gakokoui oder Gatingo).
Menschen kamen gelockt aus ihren Häusern heraus und versammelten sich um den Nachrichtenbringer herum, der mit aller Kraft schrie, nach einem mehr oder weniger Spiel des Instruments:
- "Ago ooooooo ooooo !!! Togbiwo me do ago oooo, me do ago ne djua!"
(Vorfahren, Ihre Aufmerksamkeit bitte! Ich bitte um Ihre Aufmerksamkeit !)
- "Amegawo nye me do ewli de mia ta o, Fio (X) ye dom be ma po ga ne djukon la ..."
(Entschuldigen Sie bitte meine Herren, ich möchte Sie nicht stören. Ich bin nur eine Bote des Häuptlings (X), der mich beauftragt hat, die Öffentlichkeit zu informieren ...)
Dann sagte er lebhaft die Nachricht und sehr laut am Ende : "elo ooo!"; ein letzter harter Schlag auf das Instrument "tingo!" deutete somit auf ein vorläufiges Ende der Leistung hin. Und "Gapola" setzte seinen Weg fort, mit Halt an jeder Ecke, um das Szenario zu wiederholen.
In den meisten Fällen war es eine persönliche Nachricht vom traditionellen Häuptling des Dorfes / vom Chef der Nachbarschaft, oder eine Anweisung ; das Programm einer Trauerfeier / einer Beerdigung. Manchmal war es auch nur eine einfache Ankündigung. Ankündigung von Verlust : zum Beispiel, besorgte Eltern auf die Suche nach ihrem verlorenen Kind, oder auch ein nicht heimgekehrtes Haustier usw ...
Und jede Hilfe sollte recht willkommen geheißen werden, um die Bevölkerung zufrieden zu stellen.
Heutzutage, wie überall, verbreiten sich Informationen und Nachrichten von Handys zu Handys, von einem iPad zum anderen, oder von Laptops zu Laptops ...
Die Nachrichten sind ebenfalls verfügbar und werden rund um die Uhr auf Websites der TV-Sender, Zeitungen, Zeitschriften, Blogs, Twitter, Facebook etc aktualisiert...
Der "Nachrichtenüberbringer des Häuptlings" hat mit seinem Gong an großen Wert und Bedeutung verloren leider, denn er ist den ständigen Fortschritten in der Informations- und Kommunikationstechnologien in unserer "recht schönen" modernen Gesellschaft zum Opfer gefallen : elo oooo!
Tingo!
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